Vismaintenant ! par Pablo Neruda Publié par Dominique le 14 mai 2016 Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux. Il
Tempsde lecture: 8 min. Paru au début de l'année 2021 Patricio Guzmán, une mémoire chilienne – Le cinéma au coeur du monde, écrit
Si vous voulez lire l’un des meilleurs poètes du monde, Pablo Neruda est l’endroit idĂ©al pour commencer. Commencez par cinq des meilleurs poèmes de Pablo Neruda pour avoir un avant-goĂ»t de son travail et de son style. qui Ă©tait Pablo Neruda? Pablo Neruda 12 juillet 1904–23 septembre 1973 est reconnu comme l’un des grands poètes du XXe siècle. La vie de Neruda a Ă©tĂ© dominĂ©e par la poĂ©sie, la politique, la diplomatie et l’exil temporaire de son Chili Natal., en 1971, Neruda a reçu le prix Nobel de littĂ©rature. ” Un poète est Ă la fois une force de solidaritĂ© et de solitude », a dĂ©clarĂ© Neruda dans son discours d’acceptation du prix Nobel. Neruda a Ă©crit près de 3 500 poèmes dans un large Ă©ventail de genres Ă©popĂ©es historiques, poèmes d’amour passionnĂ©s, odes distinctives poèmes lyriques qui traitent d’un sujet particulier, manifestes politiques, poèmes surrĂ©alistes, et une autobiographie en prose. Livre Traite Newsletter inscrivez-vous Ă notre Livre Traite de newsletter et recevez jusqu’à 80% de rabais sur les livres que vous voulez lire., Un autre grand Ă©crivain latino-amĂ©ricain, Frederico Garcia Lorca, dĂ©crit Neruda en 1934 et je vous dis que vous devriez vous ouvrir Ă entendre un poète authentique, du genre dont les sens corporels ont Ă©tĂ© façonnĂ©s dans un monde qui n’est pas le nĂ´tre et que peu de gens sont capables de percevoir. Un poète plus proche de la mort que de la philosophie, plus proche de la douleur que de l’intelligence, plus près du sang que de l’encre.” les meilleurs poèmes de Pablo Neruda Ce sont, Ă mon avis, cinq de ses meilleurs poèmes de sa grande collection d’œuvres., Livre De Questions Dites-moi, est la rose nu ou est-ce sa seule robe? pourquoi les arbres cachent-ilsla splendeur de leurs racines? qui entend les regrets de l’automobile voleuse? y a-t-il quelque chose de plus triste au monde qu’un train debout sous la pluie? corps de femme, collines blanches, Cuisses blanches corps de femme, collines blanches, cuisses blanches, lorsque vous vous rendez, vous vous Ă©tirez comme le corps, sauvage et paysan, vous mine et fait bondir un fils au fond de la terre. j’étais seul comme un tunnel., Les oiseaux volaient de moi. et la nuit m’envahit avec sa puissante survivre j’ai forgĂ© vous, comme une arme,comme une flèche Ă mon arc, ou une pierre pour mon bĂ©bĂ©. mais maintenant l’Heure de la vengeance tombe, et je t’ de peau, de mousse, de lait ferme et assoiffĂ©! et les bonnets de tes seins! Et vos yeux pleins d’absence! et les roses de votre monticule! Et votre voix lente et triste! Corps de ma femme, je vivrai Ă travers votre Ă©merveillement. ma soif, mon dĂ©sir sans fin, ma route vacillante!,sombres lits de rivière en bas de laquelle coule la soif Ă©ternelle, et la fatigue coule, et le chagrin sans rivage. seulement la mort Il y a des cimetières qui sont solitaires,des tombes pleines d’os qui ne font pas de bruit,Le cĹ“ur se dĂ©plaçant dans un tunnel,dans les tĂ©nèbres, les tĂ©nèbres, les tĂ©nèbres,comme un naufrage, nous mourons en nous-mĂŞmes, comme si nous nous noyions dans nos cĹ“urs, comme si nous vivions en tombant de la peau dans l’âme., la mort arrive parmi tout ce soncomme une chaussure sans pied dedans, comme un costume sans homme dedans,vient et frappe, utilisant un anneau sans pierre, sans doigt dedans,vient et crie sans bouche, sans langue, sans ses pas peuvent ĂŞtre entendus et ses vĂŞtements font un bruit feutrĂ©, comme un arbre., Je ne suis pas sĂ»r, je ne comprends que peu, je vois Ă peine,mais il me semble que son chant a la couleur des violettes humides,des violettes qui sont chez elles dans la terre,parce que le visage de la mort est vert,et le regard que la mort donne est vert,avec l’humiditĂ© pĂ©nĂ©trante d’une feuille violette et la couleur sombre de l’hiver aigri., Mais la mort traverse aussi le monde habillĂ© comme un balai,rodant le sol, cherchant des cadavres,La Mort est Ă l’intĂ©rieur du balai,le balai est la langue de la mort cherchant des cadavres, c’est l’aiguille de la mort cherchant du fil. La Mort est Ă l’intĂ©rieur des lits pliantselle passe sa vie Ă dormir sur les matelas lents,dans les couvertures noires, et soudain s’éteintelle souffle un son triste qui gonfle les draps,et les lits vont naviguer vers un port oĂą la mort attend, habillĂ©e comme un amiral., les poètes cĂ©lestes qu’as-tu fait, GidĂ©ens,intellectualisateurs, RilkĂ©ens,mystificateurs, faux existentielssorciers, surrĂ©alistespapillons incandescentsdans la tombe, europhilescadavres Ă la mode,vers pâles dans le capitalistefromage, qu’as-tu faitconfrontĂ© au règne de l’angoisse,face Ă cet ĂŞtre humain sombre,la dignitĂ© des coups de pied,Cette tĂŞte immergĂ©edans le fumier, cette essencede vies grossières et piĂ©tinĂ©es?, Vous n’avez fait que prendre la fuitevendu une pile de dĂ©bris,cherchĂ© des cheveux cĂ©lestes,plantes lâches, coupures d’ongles, beautĂ© Pure”, sorts”,Ĺ“uvres des timidesbonnes pour Ă©viter les yeux,pour la confusion des Ă©lèves dĂ©licats, survivantsur une assiette de restes salesjetĂ©s sur vous par les maĂ®tres,ne, pas de conquĂŞte,plus aveugle que des couronnesau cimetière, quand la pluietombe sur les fleurs encoreet pourrie parmi les tombes. Ă Salvador, La Mort Ă Salvador, la mort patrouille toujours.,Le sang des morts campesinosn’a pas sĂ©chĂ©, il ne sèche pas avec le temps,la pluie, ne pas l’essuyer les mille mitraillĂ©s Martinez Ă©tait le nom du ce jour, le goĂ»t du sang persiste dans la terre, le pain et le vin de Salvador. cent Sonnets D’amour XVII Je ne t’aime pas comme si tu Ă©tais une rose de sel, une topaze,ou une flèche d’œillets qui propagent le feuje t’aime comme on aime certaines choses obscures, secrètement, entre l’ombre et l’âme., je t’aime comme la plante qui ne fleurit pas mais porte la lumière de ces fleurs, cachĂ©e, en elle-mĂŞme,et grâce Ă ton amour, l’arĂ´me serrĂ© qui a surgi de la Terre vit faiblement dans mon corps. je t’aime sans savoir comment, ni quand, ni d’oĂą,Je t’aime directement sans problème ni fiertĂ©Je t’aime comme ça parce que je ne connais pas d’autre façon d’aimer,sauf sous cette forme oĂą je ne suis pas et ne suis pas toi,Si près que ta main sur ma poitrine est Ă moi, Si près que tes yeux se ferment avec mes rĂŞves. DĂ©marrer un livre audio.,com essai gratuit et Ă©coutez tous vos favoris!Cest GaĂ«l Garcia Bernal, hilarant dans sa quĂŞte dĂ©sespĂ©rĂ©e d’arrĂŞter le mythe irrattrapable. NERUDA - Bande-annonce VOST - Un film de Pablo Larrain. Watch on. Neruda. RĂ©alisĂ© par Pablo LarraĂn. Avec Luis Gnecco, Gael GarcĂa Bernal, Mercedes Morán. Date de sortie : 4 janvier 2017 (1h48).
... UN PAYS POÉTIQUE Du dĂ©sert d’Atacama, au nord, jusqu’à l’extrĂŞme sud de l’archipel de la Terre-de-Feu, l’ombre du plus grand poète chilien plane sur cette immense bande de terre qui longe la Cordillère des Andes. Ce poème de Pablo Neruda rĂ©sonne en nous comme un immense Ă©cho Ă notre aventure. Le Chili est le point de dĂ©part de notre dernier grand chapitre de tour du monde l’AmĂ©rique Latine. ItinĂ©raire de Santiago aux portes de la Patagonie…Santiago du Chili, une capitale tentaculaire 2 joursLes yeux rouge sang et le corps affaibli, on se retrouve dans une petite auberge de jeunesse du Barrio Brasil », totalement dĂ©phasĂ©s mais le sourire aux lèvres. On est en train de vivre notre plus gros dĂ©calage horaire… 16h d’écart entre Auckland et Santiago du Chili dans un voyage Ă remonter le temps au-dessus de l’ocĂ©an Pacifique. Nos premiers pas dans la ville sont assez hĂ©sitants. Le grand air nĂ©o-zĂ©olandais a laissĂ© sa place Ă de beaux nuages de pollution, couvĂ©s par les montagnes qui encerclent la rĂ©gion. La foule et le bruit, l’accent espagnol chilien et l’odeur de friture, mettent tous nos sens en alerte. On erre un peu comme des zombies dans cette fourmilière. Et nous sommes rapidement mis en garde par des vigiles Ă l’entrĂ©e des magasins qui nous conseillent de mettre notre sac Ă dos devant nous et de ranger nos bijoux. C’est notre premier rapport avec l’insĂ©curitĂ© qui frappe de nombreux voyageurs en AmĂ©rique du sud. Mais on reste sereins car on croit en notre karma .Notre premier sentiment sur cette ville est mitigĂ©. On se perd volontairement dans les diffĂ©rents quartiers pour ressentir l’atmosphère. Il y a de nombreux vendeurs de rues qui proposent des bricoles un peu vieillottes. Les stands de street-food n’ont pas l’air très appĂ©tissants. On monte dans un bus qui ne vend pas de tickets certainement par sĂ©curitĂ© et on fait un peu le tour des grandes avenues ! De notre point de vue, Santiago n’est pas particulièrement enthousiasmante. Très bĂ©tonnĂ©e, les lieux de visites proposĂ©s par les guides se comptent sur les doigts d’une main. Deux jours ont donc Ă©tĂ© suffisants pour nous. On s’est promenĂ© dans les rues du Barrio Bellavista et du Barrio Lastarria oĂą règnent une ambiance jeune et festive. Nous avons pris le tĂ©lĂ©phĂ©rique pour grimper en haut du Cerro San Cristobal. La vue est impressionnante. La ville est quatre fois plus grande que l’on pouvait l’imaginer ! Mais après un mois en Nouvelle-ZĂ©lande, l’oxygène des montagnes nous manque. On se sent enfermĂ©s dans cette immense ville. Plus d’un tiers de la population du pays vit dans la rĂ©gion de Santiago, environ 7 millions de personnes, soit plus que la population totale de Nouvelle-ZĂ©lande ! On dĂ©cide donc de prendre un bus pour Valparaiso, situĂ©e sur le littoral pacifique, Ă 1h30 de la capitale, on a besoin de prendre l’air…Valparaiso, la VallĂ©e du Paradis » 3 joursValpo, ainsi prĂ©nommĂ©e par ses habitants, est une grande ville portuaire avec un passĂ© glorieux et sulfureux. Le free walking tour » avec Gauthier, un français installĂ© au Chili, nous a bien Ă©clairĂ© sur la rĂ©putation de cette ville. Au XIXème siècle, le port de Valpo servait d’escale pour tous les bateaux qui acheminaient leurs marchandises entre l’Atlantique et le Pacifique via le dĂ©troit de Magellan. Elle Ă©tait donc un lieu de commerce et de nombreux excès alcool, sexe pour les marins qui avaient passĂ© de nombreuses semaines en mer… Depuis ce port, des gĂ©nĂ©rations de marins sont partis Ă la chasse aux baleines du Pacifique ou Ă la conquĂŞte de l’or de Californie. Ils considĂ©raient ValparaĂso comme le Joyau du Pacifique ». La ville a donc connu un essor considĂ©rable jusqu’à la crĂ©ation du canal du Panama. Ce nouveau passage maritime a dĂ©tournĂ© toutes les routes du commerce en AmĂ©rique centrale et a plongĂ© Valparaiso dans la crise. .DĂ©sormais, mĂŞme si le port fonctionne encore, la ville trouve un nouveau dynamisme grâce Ă la culture et Ă son charme qui attire le tourisme local et international. La ville est construite sur 42 collines cerros qui forment un immense amphithéâtre avec une vue extraordinaire sur le centre-ville et la mer. Ces collines ont leurs propres rues et des ascenseurs les funiculaires qui les relient au centre historique. Plus l’accès de la colline est difficile plus la population est dĂ©favorisĂ©e. Il y a donc quelques collines fortement dĂ©conseillĂ©es aux touristes car assez dangereuses. Mais le charme de cette ville se trouve surtout dans toutes ses maisons colorĂ©es et dans le street-art qui habille joliment les murs. Il est autorisĂ© de manière très libre dans les rues et certains artistes se sont forgĂ©s une renommĂ©e nombreuses auberges de jeunesse sont gĂ©rĂ©es par des français qui croient fortement en l’attractivitĂ© touristique de la ville. Nous sommes restĂ©s 3 jours dans l’une d’entre elles, la Casa Piola, situĂ©e sur le cerro miraflores » oĂą nous avons Ă©tĂ© invitĂ©s dès le premier soir Ă un barbecue. Les anciens propriĂ©taires chiliens et les nouveaux propriĂ©taires français et leur famille fĂŞtaient ensemble la passation du fonds de commerce. Un moment joyeux sur la grande terrasse extĂ©rieure qui est un lieu plein de vie oĂą tout le monde voyageurs, bĂ©nĂ©voles, gĂ©rants discute et partage ses repas. A cet instant, nous nous sommes vraiment sentis en AmĂ©rique du sud. L’atmosphère joviale, la forte chaleur adoucie par un petit air marin, une bouteille de vin rouge chilien, les discussions fleuries dans toutes les langues…tout Ă©tait parfait !Le free walking tour », prĂ©cĂ©demment citĂ©, qui dĂ©marre tous les jours de la plaza Sotomayor est aussi une bonne entrĂ©e en matière pour comprendre l’histoire du Chili. L’évĂ©nement marquant de l’histoire du pays est le putsch militaire du gĂ©nĂ©ral d’ArmĂ©e, Augusto Pinochet, le 11 septembre 1973. Le coup d’Etat, soutenu par les Etats-Unis, renverse le gouvernement socialiste du prĂ©sident Salvador Allende. Une grande pĂ©riode de rĂ©pression s’en suit. La libertĂ© de la presse est abolie, le couvre-feu instaurĂ©. Toutes les formes de littĂ©rature rattachĂ©e au socialisme sont interdites et les opposants au rĂ©gime arrĂŞtĂ©s, exilĂ©s, torturĂ©s ou exĂ©cutĂ©s. Cette dictature militaire dirige le pays jusqu’en Street Art est prĂ©cisĂ©ment apparu Ă Valparaiso avec une idĂ©e d’engagement politique. Les tags et graffitis Ă©taient porteurs de messages d’opposition Ă la dictature en place. Il sont aujourd’hui aussi artistiques et esthĂ©tiques. Nous avons passĂ© notre temps Ă flâner dans les ruelles du cerro allegre et du cerro conception Ă admirer ces dessins sur tous ces murs collorĂ©s. Nous avons trouvĂ© des cafĂ©s branchĂ©s et des petits restaurants dĂ©licieux oĂą dĂ©guster une des spĂ©cialitĂ©s chiliennes le ceviche ! Une sorte de tartare de poisson cru sauce chilienne accompagnĂ© d’un verre de pisco sour… Vous pouvez grimper en haut du cerro Artilleria qui jouit d’une vue imprenable sur la baie de Valparaiso et son ballet incessant d’appareillages pour le Pacifique sud. Si vous souhaitez enfin dĂ©couvrir la vie du poète Pablo Neruda, vous pouvez visiter son ancienne demeure, la Sebastiana ».Sur les quais de Valparaiso, flotte dĂ©jĂ une impression de bout du monde, un pressentiment de grandes traversĂ©es, un parfum d’île de Pâques et de Patagonie. Il est donc temps pour nous de prendre la direction du vous cherchez une auberge de jeunesse sympa, on vous conseille, La Casa Piola // Retrouvez plus d’hĂ©bergements Ă Valparaiso en cliquant vous cherchez un restaurant local pour dĂ©jeuner bon rapport qualitĂ© prix – Le ChinchineroTalca, une destination lunaire 2 joursLa ville de Talca, situĂ©e Ă 300 kms au sud de Santiago, n’est pas un haut lieu du tourisme. La ville fut en partie dĂ©truite lors du sĂ©isme de 2010 d’une magnitude de Par contre, de fabuleuses randonnĂ©es sont accessibles Ă proximitĂ© dans la rĂ©serve nationale Altos de Lircay ». L’une des plus spectaculaires est appelĂ©e el Enladrillado ». Une randonnĂ©e de 7h30 qui s’achève sur un plateau lunaire Ă 2200 mètres d’altitude, avec une vue Ă couper le souffle sur les plus hauts sommets de la rĂ©gion. Un mythe entoure cette rĂ©gion. Le grand nombre d’observations d’OVNIS au cours des dernières dĂ©cennies a conduit certains Ă penser que ce lieu Ă©tait une piste d’atterrissage pour les visiteurs d’autres galaxies…ConseilsBus Valparaiso – Talca 10 600 pesos / pers – 6hNuit Talca Hostel del centro Retrouvez plus d’hĂ©bergements Ă Talca en cliquant iciComment se rendre Ă la RĂ©serve nationale Altos de Lircay ? Depuis la commune de Talca, prendre un micro-bus pour Vilches Alto au terminal local Ă 7h du matin – 1H30 de trajet / Retour avec le mĂŞme bus depuis Vilches Alto dernier dĂ©part 17h / Tarifs 3800 pesos/pers Rando El Enladrillado » 7h30 de marche / 28 kms / 1000 d+ / niveau difficile / Prix d’entrĂ©e 5000 pesos / la rĂ©gion des 7 lacs 3 joursOn continue Ă descendre sur la Panamericana Sur » jusqu’à Pucon. Une très jolie ville, constituĂ©e principalement de chalets en bois, au bord du lac Villarica. Elle tranche complètement avec toutes les autres villes que nous avons traversĂ©s depuis le dĂ©but de notre aventure au cours du XIXème siècle, de nombreuses villes ont Ă©tĂ© fondĂ©es dans la rĂ©gion des grands lacs par des immigrants allemands. Avec le soutien du gouvernement chilien qui voulait peupler les terres du sud du Chili, de nombreux colons se sont installĂ©s, intĂ©ressĂ©s en partie par l’exploitation forestière. Ainsi, l’architecture des maisons en bois nous donne l’impression d’être dans une station balnĂ©aire ville dispose de nombreuses attractions touristiques, telles que des centres thermaux et des parcs naturels. En particulier le Parc national Huerquehue et le Parc national Villarrica oĂą se dresse majestueusement le volcan Villarrica. Un volcan enneigĂ© qui domine la rĂ©gion du haut de ses 2847 mètres. Ce colosse dont le nom signifie en mapuche la montagne du dĂ©mon fait partie des volcans les plus actifs d’AmĂ©rique du Sud. Il est constamment visible depuis la ville et on a vraiment du mal Ă le quitter des de ce volcan est une attraction irrĂ©sistible mais elle coĂ»te chère environ 100 euros / pax. Et parfois dans un tour du monde, il faut faire des choix difficiles pour des raisons financières… On a beaucoup moins regrettĂ© quand les autres voyageurs de l’auberge de jeunesse qui ont rĂ©alisĂ© l’ascension nous ont fait le rĂ©cit de leur expĂ©rience. MalgrĂ© un soleil radieux, le vent qui soufflait très fort sur la crĂŞte du volcan les a obligĂ©s Ă faire demi-tour. Et dans ce contexte pas de remboursement… cela arrive assez avons optĂ© pour la randonnĂ©e Los Lagos » dans le parc national de Huerquehue. On a Ă©tĂ© un peu déçu. A vrai dire, nous sommes beaucoup plus friands des randonnĂ©es au grand air avec une vue dĂ©gagĂ©e sur les montagnes qu’enfermĂ©es dans une forĂŞt rĂ©gion d’Araucanie est surtout la terre des Indiens Mapuches qui combattirent hĂ©roĂŻquement les conquistadors espagnols et le gouvernement chilien. La situation est encore assez tendue. Quelques jours avant notre arrivĂ©e, la mort d’un indien mapuche, en marge d’une opĂ©ration des forces de l’ordre a dĂ©clenchĂ© de vives tensions. Les Indiens revendiquent des droits sur des terres qui leur appartenaient par le passĂ© et qui sont de nos jours aux mains de grands propriĂ©taires terriens voire de multinationales chargĂ©es d’exploiter les ressources forestières…ConseilsBus Talca – Pucon 11 300 pesos / pers – 9h avec TurbusNuit Pucon Hostel French Andes Retrouvez plus d’hĂ´tels Ă Pucon en cliquant iciInfos Rando Los Lagos » Parc national Huerquehue 4h30 de marche / 12 kms / niveau moyen / Prix d’entrĂ©e 5000 pesos / pers. Bus A/R 4000 pesos par pers. 1hPuerto Varas, la rĂ©gion des 7 lacs 4 joursLa ville de Puerto Varas, encore un peu plus au sud, fait Ă©galement partie de la rĂ©gion des grands lacs. Elle profite d’une vue exceptionnelle sur le volcan Osorno et le lac Llanquihue, le deuxième plus grand lac du Chili. L’architecture coloniale y est aussi typiquement lac Llanquihue permet des activitĂ©s de plein air comme la pĂŞche et le kayak. Et Ă 68 km de lĂ , le volcan Osorno et son parc offrent de belles promenades ainsi qu’une petite station de sports d’hiver Ă©quipĂ©e de deux tĂ©lĂ©sièges. Nous avons rĂ©alisĂ© avec Pierre, le propriĂ©taire de notre hostel, l’ascension du volcan et une descente en VTT. Un moment extra, plein de bonne humeur. Depuis la station de ski, on est partis pour une courte randonnĂ©e sur le flanc sud du volcan. Le sentier nous a menĂ© jusqu’à deux cratères, l’un de couleur noire et l’autre de couleur rouge. La vue sur les Andes y est spectaculaire. Il y a aussi un superbe panorama sur les volcans voisins Puntiagudo, Tronador et Calbuco. Le Chili est de fait le pays qui compte le plus grand nombre de volcans au monde… Attention, le volcan Osorno est toujours actif. Il est entrĂ© en Ă©ruption en 2015 ce qui a nĂ©cessitĂ© l’évacuation de milliers de environ 29km au nord, Frutillar est une autre ville du lac Llanquihue sous forte influence culturelle germanique, oĂą il est agrĂ©able de passer une après-midi. Il est possible d’y aller rapidement en bus ou de faire l’aller-retour en VTT pour les plus part, vous devez absolument vous rendre dans le parc national de PĂ©trohuĂ©. Le village du mĂŞme nom, perdu dans la forĂŞt est le point de dĂ©part d’une randonnĂ©e exceptionnelle entre lac et volcan el Sendero de dĂ©solacion ». Sur la mĂŞme route, Ă l’aller ou au retour, arrĂŞtez-vous aux chutes de PĂ©trohuĂ©. Ces belles cascades, issues du lac Todos los santos », s’écoulent avec en toile de fond le volcan Osorno… Magique !ConseilsBus Pucon – Puerto Varas 9 500 pesos / pers – 5h avec la compagnie JACNuit Puerto Varas Hostal Margouya Patagonia Retrouvez plus d’hĂ´tels Ă Puerto Varas en cliquant iciActivitĂ©s Ascension du volcan 4h + descente en VTT 1h + transport A/R – 27000 pesos/paxRandonnĂ©e dans le parc national de PĂ©trohuĂ© sendero de la dĂ©solacion » – GratuitDĂ©couverte des chutes de PĂ©trohuĂ© – EntrĂ©e 4000 pesos/paxVisite de la ville de Frutillar – En bus 4800 pesos A/R par pax Comment se rendre au Parc national de PĂ©trohuĂ© prendre un micro bus en centre-ville pour 2500 pesos par pax. Faire du stop pour revenir jusqu’au chutes de PĂ©trohuĂ©. Prendre ensuite un bus pour rentrer pour 2 000 pesos par pax. Il est Ă©videmment possible de faire du stop Ă l’aller et au Rando Sendero de la dĂ©solacion » Parc national de PetrohuĂ© 6h de marche / 20 kms / niveau facile / Prix d’entrĂ©e gratuitCastro, l’île de ChiloĂ© 2 joursL’île de ChiloĂ© est renommĂ©e pour ses belles Ă©glises en bois classĂ©es au patrimoine culturel de l’humanitĂ© et ses maisons sur pilotis, les palafitos ». Peintes de toutes les couleurs et très pittoresques, elles font le charme de la ville de Castro. Vous pouvez vous balader dans la ville sur les bords de mer ou partir sur la journĂ©e dans le parc naturel de avons ensuite pris un bus en direction de la ville portuaire de Quellon, au sud de l’île. Le point de dĂ©part de notre traversĂ©e en ferry de 2 jours dans les fjords de Patagonie… LĂ , commence notre Ă©popĂ©e dans l’une des plus belles parties du monde qui mĂ©rite un article complet Ă la hauteur de sa beautĂ© !Bus Puerto Varas – Castro 6 500 pesos / pers – 4hNuit Castro Hostal Palafito Waiwen >> Retrouvez plus d’hĂ´tels Ă Castro en cliquant iciBus Castro – Quellon 2 500 pesos / pers – 1h30Ferry Naviera Austral 17 450 pesos / pers – 2 jours 2 nuits – DĂ©part Ă 23h du soir.*Ce poème fait l’objet d’une polĂ©mique liĂ©e Ă son auteur original Pablo Neruda ou Martha Medeiros, femme de lettres brĂ©silienne. Le plus important reste ce que le poème exprime et nous fait ressentir…
Sortieen salle le 04 janvier 2017 . RĂ©alisĂ© par Pablo Larrain. Casting Gael GarcĂa Bernal,Diego Muñoz,Luis Gnecco,Mercedes Morán. Genre Drame (Tous publics). DurĂ©e 1 heure 47 minutes. A la fin des annĂ©es 40, le poète communiste chilien Pablo Neruda, amateur de femmes et de fĂŞtes, est dĂ©clarĂ© traĂ®tre au rĂ©gime populiste en place du prĂ©sident Vileda. Qui sommes-nous ? Nous sommes 48 Ă©lèves de deux classes 6èmes du collège Pablo Neruda Ă Aulnay-sous-Bois, dans le dĂ©partement de la Seine-Saint-Denis, et nous avons le projet de partir en voyage linguistique et culturel Ă Londres. Notre collège accueille 720 Ă©lèves et fait partie des rĂ©seaux d'Ă©ducation prioritaire de l'acadĂ©mie de CrĂ©teil REP+. Pour nous tous, ce sera la première fois qu'on visite l’Angleterre et qu'on pratique l'anglais "pour de vrai". Nous sommes aussi motivĂ©s que nos enseignants pour concrĂ©tiser ce beau projet. Ce dernier n'est pas seulement un projet pĂ©dagogique, c'est aussi une aventure humaine pour nous tous ! Quel est notre projet ? Notre voyage est prĂ©vu pour une durĂ©e de 5 jours et 3 nuits. Un car sera Ă notre disposition du dĂ©part jusqu'Ă la fin du voyage. la traversĂ©e se fera en train Ă l'aller et en bateau au retour. L’hĂ©bergement se fera en familles d'accueil par groupe de 2/3/4 Ă©lèves, ce qui renforce notre motivation quant Ă l’apprentissage de la langue anglaise tout au long de l’annĂ©e et nous permet de dĂ©couvrir rĂ©ellement le mode de vie anglais. InitiĂ© depuis la rentrĂ©e de Septembre avec la visite que nous avons effectuĂ©e au musĂ©e du Louvre Ă Paris, notre projet pĂ©dagogique pluridisciplinaire anglais, histoire et gĂ©ographie, mathĂ©matiques et science de la vie et de la terre nous permettra de mieux apprĂ©hender la langue, mais aussi l’histoire, la culture et les sciences et technologies. En effet, notre voyage a un triple objectif linguistique, culturel et scientifique. 1- Nous allons vivre une immersion dans la langue anglaise, ce qui nous permettra d'investir nos acquis en situation rĂ©elle et renforcer nos compĂ©tences. 2- Nous allons approcher intimement les rĂ©alitĂ©s culturelles de ce pays, ce qui nous permettra d’apprĂ©hender l'histoire et la culture de l'Angleterre, plus gĂ©nĂ©ralement du Royaume Uni. 3- Nous allons approfondir notre travail en SVT sur le thème Le vivant, sa diversitĂ© et les fonctions qui le caractĂ©risent ; et mieux comprendre les particularitĂ©s anglo-saxonnes, notamment la conversion des unitĂ©s Livre Sterling / Euro, mille / mètre … , que nous avons travaillĂ©e en mathĂ©matiques. AU PROGRAMME 1er jour, lundi 20 mai DĂ©part Rendez-vous au collège Pablo Neruda Ă 20h30 . Mise en place 21h15, dĂ©part de l'autocar Ă 21h30 2ème jour, mardi 21 mai PrĂ©sentation au terminal Eurotunnel. DĂ©part de la navette Ă 03h25. ArrivĂ©e Ă Londres Ă 6h00 petit dĂ©jeuner sur place Promenade dans le quartier de Westminster pour dĂ©couvrir les principaux monuments Big Ben, Trafalgar Square, la colonne de Nelson, … Nous assisterons Ă la relève de la garde. Après-midi visite du Science Museum. PrĂ©sentation des familles hĂ´tesses. DĂ®ner et nuit. 3ème jour, mercredi 22 mai Matin visite du British Museum. Après-midi route vers le cĂ©lèbre quartier de Camden et visite de Camden Market DĂ®ner et nuit en famille. 4ème jour, jeudi 23 mai Matin dĂ©couverte libre de la ville visite du quartier de Tower Bridge. Après-midi visite du London Transport Museum DĂ®ner et nuit en famille 5ème jour, vendredi 24 mai Matin visite du Natural History Museum. Après-midi dĂ©couverte du quartier de Covent Garden. DĂ®ner fish and chips dans le quartier de Piccadilly. Rendez-vous avec le conducteur Ă 20h00 et route vers Douvres 6ème jour, samedi 25 mai Retour DĂ©part du ferry Ă 01h00. ArrivĂ©e Ă Calais Ă 03h30. ArrivĂ©e au collège vers 07h30 Pourquoi nous aider ? Le budget de notre voyage est de 12676 €. La participation de nos familles prĂ©vue est de 11472 €, Ce voyage revient Ă 240 € par Ă©lève ce qui reprĂ©sente un coĂ»t trop important pour nos familles. Pour nous aider, le collège, le Foyer socio-Ă©ducatif du collège, l'association des parents d'Ă©lèves se mobilisent et montent des actions pour trouver l'argent nĂ©cessaire. Mais nous avons besoin de votre soutien pour pouvoir rĂ©aliser notre projet. Nous comptons beaucoup sur vous ! L'objectif minimum de 1900 €, s'il est atteint grâce Ă vous, permettrait de rĂ©duire de 40 € la participation demandĂ©e Ă nos familles. Si nous atteignons notre objectif optimum de 4 800 euros, nous pourrons la rĂ©duire de 100 € . Elle passerait Ă 140 € par Ă©lève au lieu de 240 € . Nous avons besoin de vous pour faire que notre rĂŞve devienne rĂ©alitĂ© ! Merci mille fois Ă tous ceux qui nous aideront ! T H A N K Y O U La prĂ©sentation et le contenu de cette page ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s par et sous la responsabilitĂ© du porteur de projet et de ses Ă©lèves. Un texte de prĂ©sentation, s'il est original, est protĂ©gĂ© par le droit d'auteur Les dons effectuĂ©s au bĂ©nĂ©fice d’un projet ouvrent droit Ă la dĂ©duction fiscale Ă hauteur de 60% du don effectuĂ© et de 0,5 % du chiffre d’affaire annuel pour les entreprises et 66% du don effectuĂ©, dans la limite de 20% du revenu imposable annuel pour les particuliers Ă©ligibles, dans le cadre de la rĂ©glementation en vigueur. Si vous appartenez au mĂŞme foyer fiscal qu’un Ă©lève bĂ©nĂ©ficiaire d’un projet de sortie avec nuitĂ©e, votre don n’ouvre droit Ă la dĂ©fiscalisation que s’il s’ajoute Ă la contribution que vous avez payĂ©e par ailleurs pour la participation de votre enfant au projet. Jackiede Pablo Larrain, Chili, États-Unis, France (2016), 1 h 40. ScĂ©nario : Noah Oppenheim, Directeur de la photographie : StĂ©phane Fontaine, Musique : Mica Levi – Avec : Natalie Portman (Jacqueline Kennedy), Peter Sarsgaard (Robert Kennedy), Greta Gerwig (Nancy Tuckerman), Billy Crudup (Theodore H. White, le journaliste), John Hurt (le Il ne fait aucun doute que le poète laurĂ©at du prix Nobel, Pablo Neruda, est aujourd'hui l'un des Chiliens les plus cĂ©lèbres. Pablo Neruda, introduction Ă sa vie et ses 3 maisons Son excentricitĂ© et sa vision artistique vont bien au-delĂ de ses poèmes et de politique, et s'Ă©tendent Ă ses maisons. Trois de ses maisons ont Ă©tĂ© transformĂ©es en musĂ©es, ouverts Ă tous ceux qui veulent explorer et en savoir plus sur sa vie et son hĂ©ritage. SituĂ©es dans la zone centrale du Chili, son patrimoine qui est entretenu jusqu'Ă prĂ©sent, grâce Ă la Fondation Neruda. Poète, collectionneur et voyageur invĂ©tĂ©rĂ©, telle Ă©tait la vie de Ricardo NeftalĂ Reyes, plus connu sous son pseudonyme Pablo Neruda. LaurĂ©at du prix Nobel en 1971, Neruda est considĂ©rĂ© comme l'un des poètes les plus importants du XXe siècle. NĂ© Ă Parral Chili le 12 juillet 1904, c’est Ă seulement treize ans qu’il publie ses premiers poèmes et textes en prose. Il a publiĂ© ses premiers poèmes dans la revue “Corre-Vuela” Ă Santiago sous son vrai nom, et ce n'est qu'en 1920 qu'il a adoptĂ© son pseudonyme. C’est Ă ses 19 ans qu’il publie son premier livre “Crepusculario” 1923. En juin 1924, l’ouvrage “Veinte poemas de amor y una canciĂłn desesperada” le consacre enfin Poète. Lorsqu'il est nommĂ© consul de son pays Ă Batavia Ancienne Jakarta en IndonĂ©sie en 1927, il entame une nouvelle Ă©tape de sa vie. Il se marie avec une hollandaise, Maryka Hagenaar avec qui il aura une fille, Malva Marina Trinidad qui naĂ®t hydrocĂ©phale sa tĂŞte Ă©tait remplie d'eau et qu'il ne reconnaitra pas. Militant du parti communiste, il est contraint de s'exiler de son pays vers 1950. Au milieu de l'annĂ©e 1952, il rĂ©ussi Ă retourner au Chili oĂą il continu de dĂ©velopper son activitĂ© poĂ©tique et politique. Le coup d'État menĂ© par le gĂ©nĂ©ral Pinochet en 1973 a mis fin Ă ses espoirs pour le Chili, mourant seulement douze jours plus tard. PrĂ©sentation de ses 3 maisons chiliennesLa Chascona Santiago Au pied du “Cerro San Cristobal”, au cĹ“ur du “Barrio Bellavista”, Pablo Neruda a achetĂ© un terrain et construit cette maison en 1953, dĂ©diĂ©e Ă son amour pour Matilde Urrutia. Le nom "chascona" est une expression chilienne qui signifie "cheveux en dĂ©sordre" et fait rĂ©fĂ©rence aux cheveux roux de Matilde. Elle a commencĂ© Ă ĂŞtre construite en 1953, et sa construction a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par l'architecte espagnol Germán RodrĂguez Arias. Elle a Ă©tĂ© la maison des derniers jours de Neruda, qu’il partageait toujours avec sa grande bien-aimĂ©e Matilde Urrutia. Actuellement, la maison est un musĂ©e qui prĂ©sente les diffĂ©rentes collections que Neruda possĂ©dait, y compris sa fameuse collection de bouteilles du monde Sebastiana ValparaĂso SituĂ© Ă Valparaiso, Pablo Neruda a acquis cette maison en 1959. Lieu extrĂŞmement compliquĂ© Ă trouver, le poète avait demandĂ© Ă ses amis de rechercher une maison "qui semblait flotter dans l'air, mais qui Ă©tait bien installĂ© sur le sol". Cette maison porte le nom de son constructeur, Sebastian Collado. Cette maison prĂ©sente quelques similitudes avec les deux autres notamment en raison de ses grandes fenĂŞtres incurvĂ©es, conçues pour ĂŞtre observĂ©es depuis les hauteurs. La Sebastiana, a Ă©tĂ© inaugurĂ©e le 18 septembre 1961, en plein milieu de la cĂ©lĂ©bration des fĂŞtes nationales, et a Ă©tĂ© utilisĂ©e par le cĂ©lèbre auteur pour passer les fĂŞtes du nouvel an, prĂ©cisĂ©ment lĂ oĂą il a cĂ©lĂ©brĂ© le dĂ©but de 1973, sa dernière annĂ©e de vie. Après la mort de Neruda, en septembre 1973 et coĂŻncidant avec la dictature militaire, la maison a Ă©tĂ© abandonnĂ©e et a subi des pillages et des pertes d'objets jusqu'en 1991, annĂ©e oĂą elle a Ă©tĂ© restaurĂ©e. Depuis 2012, cette maison est classĂ©e Monument historique Negra El Quisco SituĂ©e sur les rives de l'Isla Negra’, cette maison Ă©tait la prĂ©fĂ©rĂ©e de Neruda et son Ĺ“uvre la plus intime. Construite en 1937, c'Ă©tait un lieu d'isolement et d'inspiration pour le poète, profitant de la compagnie de sa femme Matilde Urrutia et de la paix que l'ocĂ©an lui apportait. Cette maison est la reprĂ©sentation parfaite de son amour pour les trains et les bateaux, elle dispose de couloirs Ă©troits en bois avec des sièges et des fenĂŞtres le long des murs, ainsi qu'un grand nombre de collections et de dĂ©corations. La chambre qu'il partageait avec Matilde Urrutia a une vue privilĂ©giĂ©e sur l'ocĂ©an. La maison a subi plusieurs transformations au fil du temps, car Neruda cherchait Ă se souvenir de son enfance dans le sud. Avec l'architecte Sergio Soza, il a donc commencĂ© Ă l'agrandir Ă partir de 1965, en ajoutant un toit de zinc, pour entendre le bruit de la pluie et en remodelant le lieu oĂą le poète Ă©tait confinĂ© pour Ă©crire. Aujourd'hui, c'est dans cette maison-musĂ©e que sont enterrĂ©s Pablo Neruda et Matilde visite des maisons du cĂ©lèbre poète Pablo Neruda est un “must-do” lors de votre venue au Chili! Exact Le printemps est inexorable est une citation de Pablo Neruda reprise en confĂ©rence de presse par l’hirondelle de la culture Roselyne Bachelot ! Une autre manière de dire – tant qu’on est dans la citation – qu’après la pluie vient le beau temps, et que s’il n’est pas question de se dĂ©couvrir en avril, chacun pourrait Comment rendre hommage au dĂ©funt avec un poème ou un texte enterrement ? Cher endeuillĂ©, je vous prĂ©sente mes plus sincères condolĂ©ances. Si vous ĂŞtes arrivĂ©s ici, c’est que vous recherchez un beau texte enterrement pour dire adieu Ă un ĂŞtre cher pendant la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire. Que vous soyez un membre de la famille, un ami ou un collègue de travail, vous souhaitez trouver les mots justes pour prononcer un dernier hommage authentique. Mais vous manquez d’inspiration. Donc, laissez-moi vous guider dans votre quĂŞte. Qu’est ce qu’un texte enterrement ? Un texte enterrement est destinĂ© Ă une prise de parole Ă la mĂ©moire du dĂ©funt durant ses obsèques ou la cĂ©rĂ©monie d’hommage Ă l’anniversaire de son dĂ©cès. Il prend la forme soit d’une lecture d’un texte ou poème soit un tĂ©moignage ou discours d’Hommage sous forme d’éloge funèbre ou oraison funèbre ou eulogie Lorsqu’on est secouĂ© par le deuil, on se sent souvent bien seul avec son chagrin. Il peut ĂŞtre plus facile de lire un poème que de parler du dĂ©funt et de la relation qu’on entretenait avec lui. Vous apprĂ©hendez de vous retrouver pĂ©trifiĂ© par les larmes. Aussi, si vous vous sentez dĂ©couragĂ© d’écrire un discours d’enterrement, la lecture d’un beau texte enterrement va se rĂ©vĂ©ler inspirante. Pourquoi inclure un texte enterrement Ă la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire ? Certains dĂ©cès nous frappent de plein fouet tant ils sont brutaux. Et d’autres sont parfois attendus avec soulagement tant ils signent la fin d’un long calvaire. Il y a autant de façons de vivre son deuil que de perdre quelqu’un. Mais quels que soient les Ă©motions ressenties, il est important de parvenir Ă extĂ©rioriser vos sentiments pour avancer. Le rĂ´le d’une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire est de rassembler les endeuillĂ©s autour du dĂ©funt afin de lui rendre un hommage signifiant et d’intĂ©grer le passage de la vie Ă la mort. Ainsi, l’inclusion de poèmes ou discours permet d’impliquer toute les proches dans la cĂ©lĂ©bration. Des mots, de la poĂ©sie pour donner du sens Ă la mort Que ce soit durant une cĂ©lĂ©bration religieuse ou une cĂ©rĂ©monie laĂŻque, la lecture d’un texte enterrement va apporter du sens, de l’humanitĂ© et de la poĂ©sie Ă la cĂ©lĂ©bration. Ce peut ĂŞtre un vĂ©ritable exutoire Ă votre chagrin. Dans le cadre des funĂ©railles catholiques, certaines lectures de textes bibliques sont imposĂ©es par la liturgie. L’ajout de poème est plutĂ´t rĂ©servĂ© au dernier Hommage au moment de l’inhumation ou la dispersion des cendres. Cela dit, au-delĂ de l’évocation de la douleur du deuil, il est important de rĂ©conforter la famille. En effet, lorsqu’un proche formule son hommage Ă l’être aimĂ©, tout l’auditoire est suspendu Ă ses lèvres. Pris de compassion, tous partagent les mĂŞmes sentiments. En cela, l’évocation du disparu va crĂ©er de la magie ». C’est tout l’art de faire revivre le dĂ©funt comme s’il Ă©tait toujours prĂ©sent. Dans ce partage, il devient alors possible de faire une rĂ©elle expĂ©rience de gratitude. Car au-delĂ du manque et de l’absence physique, le dĂ©funt vivra Ă©ternellement au plus profond de votre cĹ“ur. CrĂ©er du beau avec humanitĂ© Offrir Ă un proche la libertĂ© d’écrire ou de choisir son texte est un magnifique cadeau. A lui seul, ce texte enterrement permet de dĂ©livrer un subtil message symbolique au dĂ©funt et Ă la famille. C’est une grande source de lâcher prise Ă©motionnel et d’apaisement durant les obsèques. SĂ©lection de texte enterrement Ă lire durant la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire – 40 textes pour rendre hommage Ă une personne dĂ©cĂ©dĂ©e – Voici une sĂ©lection de poèmes sur le thème de la mort, le deuil, le souvenir, l’au delĂ et l’espĂ©rance. Source de rĂ©confort, ils ont dĂ©jĂ aidĂ©, aident et aideront encore tant d’endeuillĂ©s. Ils pourront ĂŞtre lus durant les obsèques d’un parent, d’un ami ou d’un collègue. Ils sont plutĂ´t rĂ©servĂ©s aux obsèques civiles. Aussi, j’ai ajoutĂ© des prières et lectures de textes bibliques pour les personnes prĂ©parant des funĂ©railles chrĂ©tiennes. En espĂ©rant, que ces mots puissent un peu adoucir votre peine. Comment choisir votre texte enterrement ou poème ? Vraisemblablement, vous n’aurez pas le temps d’explorer les rayons d’une bibliothèque. Donc, si vous ĂŞtes pris dans l’obligation, sachez faire preuve d’authenticitĂ© ! Recherchez ce qui vous fait vibrer et ce qui colle au plus Ă la personnalitĂ© du dĂ©funt. Écoutez votre intuition car si cela fait “tilt” pour vous, toute l’assemblĂ©e sera Ă©galement touchĂ©e. Pour faire votre choix de texte enterrement, rĂ©pondez aux questions suivantes Cette lecture dĂ©clenche-t-elle des souvenirs ? Ce texte illustre-t-il un aspect de la personnalitĂ© ou de la philosophie du dĂ©funt? Que penserait le dĂ©funt de ce poème ? Sa lecture communiquera-t-elle des Ă©motions? Sera-t-elle respectueuse et appropriĂ©e? Exprime-t-elle ce que vous ressentez? Offrira-t-elle du rĂ©confort aux personnes en deuil? Comment Ă©crire votre texte enterrement sous la forme de tĂ©moignage ou poème ? Si on vous a demandĂ© de prendre la parole pendant les obsèques d’un proche, c’est le signe de votre relation intime avec le disparu ainsi que l’attachement que vous tĂ©moigne la famille. Si vous souhaitez vous investir et faire plus que simplement lire un poème, 2 possibilitĂ©s s’offrent Ă vous 2. Écrire votre propre poème d’Hommage Si vous avez un talent pour l’écriture, vous avez peut-ĂŞtre envie d’exprimer vos Ă©motions en rimes ou en prose ou sous forme d’acrostiche. Quelle que soit la forme choisie, il convient avant tout de vous centrer sur le fonds et les sentiments que vous dĂ©sirer tĂ©moigner Ă l’être cher. Si vous vous sentez l’âme d’un poète, je vous livre ici la marche Ă suivre. Comment incorporer un texte enterrement Ă la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire ? Qu’il s’agisse d’une cĂ©rĂ©monie religieuse ou une cĂ©rĂ©monie laĂŻque, une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire doit avoir une cohĂ©rence dans le fond et la forme. Ainsi les poèmes ou discours devraient ĂŞtre inclus au rituel dans l’optique d’une construction dramatique et non d’un simple assemblage ou patchwork. Lorsque j’accompagne une famille dans la crĂ©ation d’une cĂ©rĂ©monie laĂŻque personnalisĂ©e, je fais des suggestions en laissant carte blanche Ă l’entourage. Il m’arrive souvent de les aider Ă choisir le poème idĂ©al. De mĂŞme, je les guide dans la rĂ©daction de leurs tĂ©moignages. Un laboratoire crĂ©atif Ensuite, tout l’art consistera Ă incorporer ce texte enterrement au dĂ©roulĂ© de la cĂ©rĂ©monie en tenant compte de la musique, des rituels, du diaporama photo afin de crĂ©er un dĂ©roulĂ© harmonieux plein de sens. C’est toute une construction dramatique et scĂ©nographique dont il est question qui devrait faire l’objet d’un vĂ©ritable laboratoire crĂ©atif. Personnellement, je veille Ă un dĂ©roulĂ© harmonieux de l’ensemble avec les rituels..Tout cela sera dĂ©terminant afin de rendre un hommage signifiant et authentique Ă l’être aimĂ©, en crĂ©ant de la cohĂ©sion et du partage. Comment prononcer votre texte enterrement ? Comment parvenir Ă lire le poème choisi ou faire un tĂ©moignage dans un contexte aussi fort ? Est-il possible de dĂ©passer tout ce flot Ă©motionnel pour offrir le meilleur de soi avec gĂ©nĂ©rositĂ© ? EntraĂ®nez-vous Ă lire votre texte enterrement Ă voix haute pour y trouver de l’aisance. Si un enfant doit faire une lecture, rĂ©pĂ©tez avec lui pour vous assurer qu’il la lit lentement et suffisamment fort, afin que les gens puissent en saisir les mots. VoilĂ , vous disposez dĂ©sormais de tous les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires pour choisir, Ă©crire et prononcer votre texte enterrement. Dessacrifices, mais avec modĂ©ration. Dans une relation de couple, les sacrifices continus ne mènent pas Ă un amour plus grand ou plus romantique. En fait, c’est tout le contraire. Les renoncements constants usent et abĂ®ment. Ils nous Ă©loignent de nous-mĂŞmes jusqu’à nous transformer en une autre personne. Dans une relation affectiveRĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Les trains, le père cheminot et le voyage en train sont des thèmes rĂ©currents dans l’œuvre de Pablo Neruda. Le discours nerudien, dans La Frontière 1904 et La maison, deux poèmes du Chant gĂ©nĂ©ral, ont le pouvoir d’aller au-delĂ de l’autobiographie. Le poète y chante la complexitĂ© du monde. Ainsi le thème du train est le motif oĂą s’entrelacent des expĂ©riences diverses et contradictoires. Ce qui donne une image du chemin de fer riche, complexe et hautement symbolique. Los trenes, el padre ferroviario y el viaje en tren son temas recurrentes en la obra de Pablo Neruda. El discurso nerudiano en “La Frontera 1904” y “La casa”, dos poemas del Canto general, tienen el poder de ir más allá de la autobiografĂa. El poeta canta aquĂ la complejidad del mundo. De este modo el tema del tren es el motivo donde se entrelazan experiencias diversas y contradictorias. Lo que da una imagen del ferrocarril rica, compleja y altamente de page EntrĂ©es d’index Index gĂ©ographique Chili Index chronologique XXeHaut de page Texte intĂ©gral 1 La Frontera La Frontière est le nom de la rĂ©gion de pionniers de la forĂŞt de Malleco et de CautĂn ... 2 Pour le thème des trains de pays lointains voir Transiberiano in Las uvas y el viento 1954 et O ... 1Le père cheminot, le voyage en train de La Frontera1 Ă Santiago du Chili, les viaducs, le matĂ©riel roulant, les chemins de fer de pays lointains2, le train hurlant », les locomotives sous la pluie, les trains de nuit et les convois traversant l’espace de La Frontera oĂą s’est dĂ©roulĂ©e l’enfance du poète sont des thèmes rĂ©currents dans l’œuvre de Pablo Neruda. 3 En el tren in Pablo Neruda, Cuadernos de Temuco 1919-1920, Barcelone, Seix Barral coll. “Biblioteca ... 4 Puentes et Maestranzas de noche in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 52 et p. 53. 5 Panorama del Sur, Viaje, AtracciĂłn de la ciudad in Pablo Neruda, El rĂo invisible. PoesĂa y prosa d ... 6 Provincia de infancia et Soledad de los pueblos in Anillos. Prosas in Pablo Neruda, Obras, cit., vo ... 2Le chemin de fer apparaĂ®t très tĂ´t dans sa poĂ©sie. Le thème est dĂ©jĂ prĂ©sent dans les premiers poèmes, Ă©crits alors qu’il avait entre quinze et seize ans. Ainsi, dans un sonnet de Cuadernos de Temuco 1919-19203, le poète adolescent Ă©voque les paysages vus depuis la fenĂŞtre du wagon et les voyageurs qui montent et descendent des voitures. Dans Crepusculario 1920-19234 deux poèmes, Puentes et Maestranzas de noche Ă©voquent les ouvrages d’art et les ateliers du chemin de fer. Le 19 octobre 1924 – Neruda a vingt ans – un texte en prose est publiĂ© dans le journal El Mercurio5 de Santiago du Chili. Il s’agit d’un texte structurĂ© en deux parties qui concernent deux moments consĂ©cutifs d’un mĂŞme voyage en train, probablement de Temuco Ă Santiago. La première partie, Viaje, dĂ©crit un voyage de nuit et Ă©voque l’étoile du matin qui paraĂ®t suivre le convoi jusqu’à l’aube quand commencent Ă se profiler les gares que le train traverse et que l’image du jeune voyageur se reflète dans la vitre. La deuxième partie, AtracciĂłn de la ciudad, est la suite de ce mĂŞme voyage pendant la matinĂ©e. Dans ce texte riant et plein de lumière, le printemps est Ă©voquĂ© par les pommiers en fleur et les cerfs-volants, puis le train arrive dans la grande ville. Enfin, avant la publication du Chant gĂ©nĂ©ral, en 1950, deux textes en prose seulement, de 1926, traitent du chemin de fer ils Ă©voquent une voie ferrĂ©e qui traverse une triste ville de province6. Les annĂ©es suivantes les voyages de Neruda en Orient, la guerre civile espagnole et les dĂ©placements du poète en AmĂ©rique latine dĂ©tournent l’intĂ©rĂŞt de l’artiste pour le thème du train. 3Le thème du train de l’enfance revient vingt-quatre ans plus tard dans le Chant gĂ©nĂ©ral, Ĺ“uvre majeure de la poĂ©sie nerudienne. Ce recueil, qui marque profondĂ©ment la poĂ©sie de langue espagnole de la deuxième moitiĂ© du XXe siècle, est un vaste chant de deux cent trente textes organisĂ©s en quinze sections. 7 Pablo Neruda, Canto general 1950 in Obras, cit., vol. I. Ă€ partir d’ici nous utiliserons, avec de ... 8 La Frontera 1904, ibidem, p. 693. 4La quinzième et dernière de ces sections, Je suis7, est composĂ©e de vingt-sept poèmes. Parmi eux les textes intitulĂ©s La Frontière 1904 et La maison traitent de l’image du train dans une triple relation d’abord en ce qui concerne l’enfance du poète, ensuite dans les rapports entre l’enfant et son père cheminot, enfin, en liaison avec l’espace gĂ©ographique du Sud chilien. Les poèmes La Frontière 19048 et La maison introduisent une organisation chronologique de l’ensemble. Le premier porte la date de 1904, annĂ©e de naissance de l’auteur. Ainsi dans Je suis Neruda aborde successivement les espaces de son enfance dans les territoires de La Frontera, ensuite sa trajectoire dans la capitale pendant les premières annĂ©es de sa jeunesse, enfin, ses voyages Ă travers le monde et ses expĂ©riences d’adulte. De de fait, les derniers textes de cette section concernent, entre autres, les testaments poĂ©tiques, ses dernières volontĂ©s et un colophon, Je m’arrĂŞte ici. Cette section possède en quelque sorte la structure d’une autobiographie lyrique et le train y est un Ă©lĂ©ment de la plus haute signification symbolique. Le train dans La Frontière 1904 5Dans cette perspective autobiographique La Frontière 1904 propose deux occurrences qui renvoient au train. Elles se trouvent dans la strophe initiale et dans la dernière vv. 28-33. Le chemin de fer y est perçu Ă travers les yeux de l’enfant qu’un Neruda quadragĂ©naire se remĂ©more. 6Dans la première strophe les images corrĂ©latives du père et du chemin de fer sont proposĂ©es dans l’enjambement des vers 8 et 9, Ă la fin de deux Ă©numĂ©rations. La première d’entre elles constitue une phrase poĂ©tique qui se dĂ©ploie dans les quatre vers qui ouvrent le texte. 9 Ce que je vis d’abord ce furent / des arbres, des ravins / dĂ©corĂ©s de fleurs belles et sauvages / ... Lo primero que vi fueron árboles, barrancasdecoradas con flores de salvaje hermosura,hĂşmedo territorio, bosques que se incendiabany el invierno detrás del mundo, 7Cette Ă©numĂ©ration – arbres », ravins », fleurs », territoire humide », forĂŞts » et hiver » – renvoie Ă l’univers naturel de La Frontera du dĂ©but du siècle. C’est un paysage vierge et limpide oĂą le travail de l’homme n’a pas encore laissĂ© de traces. Tous ces Ă©lĂ©ments appartiennent Ă l’ordre du naturel. 8Par contre, la deuxième Ă©numĂ©ration vv. 5-7 est chaotique souliers mouillĂ©s », troncs brisĂ©s », lianes », scarabĂ©es », journĂ©es douces », avoine » 10 J’eus pour enfance des souliers mouillĂ©s, des / troncs brisĂ©s / tombĂ©s dans la forĂŞt, dĂ©vorĂ©s par ... Mi infancia son zapatos mojados, troncos rotos caĂdos en la selva, devorados por lianasy escarabajos, dulces dĂas sobre la avena […]10 9L’extrĂŞme confusion des expĂ©riences enfantines est suggĂ©rĂ©e ici par la rĂ©union arbitraire d’élĂ©ments appartenant Ă des ordres sĂ©mantiques très Ă©loignĂ©s les uns des autres. Ainsi des catĂ©gories aussi diverses que le vĂŞtements, le vĂ©gĂ©tal, le zoologique, le temps, l’émotion et la production agricole sont contiguĂ«s. Une telle Ă©numĂ©ration ne s’arrĂŞte pas lĂ . Elle continue après une virgule, suivie immĂ©diatement par une conjonction et » insĂ©rant les derniers objets de la sĂ©rie. Ainsi 11 la barbe dorĂ©e de mon père partant / pour la majestĂ© des chemins de fer ». Y la barba dorada de mi padre saliendoHacia la majestad de los ferrocarriles11 introduit des Ă©lĂ©ments d’un tout autre ordre dans cet inventaire. Ces deux vers ajoutent simultanĂ©ment, par mĂ©tonymie, l’univers familial du moi poĂ©tique qui appartient Ă l’ordre du conceptuel et le transport par voie ferrĂ©e qui appartient Ă l’ordre du construit industriellement 10Ces deux Ă©numĂ©rations s’organisent Ă partir de deux catĂ©gories de temps qui suggèrent parallèlement l’évolution de l’enfant vers la maturitĂ© et l’évolution de l’humanitĂ© qui progresse de l’état naturel vers une modernitĂ© majestueuse. Ainsi on y trouve d’abord l’expĂ©rience intime de l’enfant qui mĂ»rit en dĂ©couvrant la terre intacte, encore inhabitĂ©e, oĂą la nature prolifère et s’autodĂ©truit librement. La deuxième Ă©numĂ©ration propose un espace oĂą la nature se mĂŞle Ă l’action et aux produits de l’homme. Le chemin de fer fait partie de cette dernière catĂ©gorie. Il reprĂ©sente le point culminant de ce processus d’humanisation du paysage. 11D’ailleurs, ces inventaires lyriques s’organisent aussi selon deux ordres de valeurs pour le Moi poĂ©tique. Le premier est nĂ©gatif. Il concerne le territoire humide », la forĂŞt en feu », l’hiver en crue derrière le monde », les souliers mouillĂ©s », les troncs brisĂ©s / tombĂ©s dans la forĂŞt dĂ©vorĂ©s par les lianes et les scarabĂ©es». Le deuxième ordre est positif. Il se compose de ravins dĂ©corĂ©s de fleurs belles et sauvages », de journĂ©es douces sur l’avoine », de la barbe dorĂ©e » du père. Le niveau supĂ©rieur de la positivitĂ© est donc la majestĂ© des chemins de fer ». 12Dans les vers 8 et 9 l’usage de la mĂ©tonymie la barbe pour dĂ©signer le père permet de conserver le rapport logique entre l’attribut extĂ©rieur de la figure paternelle et son travail de conducteur de train. MĂ©tonymie qui, par un rapport de contiguĂŻtĂ©, suggère en mĂŞme temps sa fonction au sein de la famille comme de l’univers ferroviaire. Ainsi, le poète Ă©voque l’enfant qu’il fut et pour lequel existait une relation indissoluble entre la majestĂ© » du chemin de fer et la blondeur de la barbe paternelle. Du reste, dans ce catalogue dĂ©sordonnĂ©, la proximitĂ© entre l’avoine » et la barbe dorĂ©e » du père Ă©tablit un trait d’union entre le bonheur de ces journĂ©es douces » et la fiertĂ© que l’enfant ressent devant le mĂ©tier paternel. 13La deuxième rĂ©fĂ©rence au chemin de fer apparaĂ®t dans la dernière strophe de ce poème. Dans l’intervalle, les strophes deux, trois, et quatre qui la prĂ©cèdent Ă©voquent un monde rural plĂ©thorique. Dans ce monde se succèdent les saisons – la pluie australe » de l’hiver, le soleil rapide » parce que bref de l’étĂ© et les chaumes, denses fumĂ©es » de l’automne – qui laissent dans le souvenir du poète les sonoritĂ©s, les images et les saveurs puissantes de la nature et des fruits travaillĂ©s par l’homme. La rĂ©fĂ©rence au chemin de fer se cristallise grâce au souvenir nostalgique des voyages en train Ă travers cet espace de l’enfance qu’est La Frontera 12 Mon enfance parcourut les saisons avec autour de moi, / les rails, les châteaux de bois frais / ... Mi infancia recorriĂł las estaciones entrelos rieles, los castillos de madera reciente,la casa sin ciudad, apenas protegidapor reses y manzanos de perfume indeciblefui yo, delgado niño cuya pálida formase impregnaba de bosques vacĂos y 13 Ici notre traduction diverge de celle que C. Couffon propose pour estaciones » dans sa version du ... 14Le premier segment du vers 28, Mon enfance parcourut les gares…» paraĂ®t reprendre le rapports de proximitĂ© que l’image paternelle Ă©tablit entre l’enfant et le mĂ©tier de conducteur de trains. Mais en espagnol le mot estaciĂłn » est un terme polysĂ©mique. Ainsi le dictionnaire de la Real Academia Española propose dix-huit entrĂ©es exposant les diffĂ©rents emplois du vocable. Et parmi eux gare de chemin de fer » ou chacune des quatre saisons de l’annĂ©e » ; mais on peut aussi le comprendre dans les sens de lieu oĂą l’on s’arrĂŞte lors d’un parcours »13. La polysĂ©mie Ă©vidente du mot estaciĂłn » vient ici enrichir les sens que le poète suggère. Et ceci parce que estaciones » peut suggĂ©rer Ă©galement les Ă©tapes du temps qui passe. Ainsi un tel mot peut Ă©voquer les diffĂ©rentes Ă©tapes d’un parcours existentiel. Dans la première strophe on voit le père partir vers la majestĂ© des chemins de fer », dans la dernière c’est l’enfant qui parcourt les gares et regarde le monde depuis le train en marche. Cette signification du mot estaciĂłn » comme temps qui passe », peut Ă©galement suggĂ©rer les saisons de l’annĂ©e, thème dĂ©veloppĂ© par le poète dans les strophes deux, trois et quatre. 14 Ă€ propos des thèmes concernant les ponts et chaussĂ©es ouvrages d’art et le matĂ©riel roulant voir ... 15NĂ©anmoins le contexte dans lequel Neruda place le mot estaciĂłn » et le contenu des vers qui suivent imposent le sens de gare de chemin de fer ». Les deux points prĂ©sents dans ce vers 28, suivis de la prĂ©position entre », amplifient le sens textuel le Moi lyrique se place au milieu des Ă©lĂ©ments qui constituent l’univers ferroviaire14. De la sorte, aux gares » s’ajoutent les entrepĂ´ts » et les rails » pour suggĂ©rer l’ensemble des bâtiments et des installations. Les mots entrepĂ´ts » et rails » impliquent donc le transport et la circulation des passagers et des produits par voie ferrĂ©e. De ce fait le bois frais » Ă©voque le parfum des planches qui viennent d’être arrachĂ©es Ă la forĂŞt et s’empilent en ordre strict dans les châteaux » des gares ferroviaires avant d’être expĂ©diĂ©es par trains de marchandises vers les dĂ©pĂ´ts des grandes villes du Nord du pays. 15 Le thème du voyage en train et la terre des origines revient quelques annĂ©es plus tard dans Escrito ... 16Les images de La Frontera que le poète adulte a gardĂ©es dans sa mĂ©moire se dĂ©ploient ensuite comme si l’enfant Ă©voquĂ© par Neruda regardait depuis la fenĂŞtre d’un wagon le paysage du Sud chilien. Ainsi l’image de la maison sans ville » fait rĂ©fĂ©rence au territoire national, Ă peine peuplĂ© du dĂ©but du siècle. La prĂ©position nĂ©gative sans », pour sa part, dĂ©note la carence et suggère une demeure solitaire au milieu des champs. La fragilitĂ© de la maison est accentuĂ©e ici par Ă peine protĂ©gĂ©e », oĂą la locution adverbiale Ă peine » dĂ©note la maigre dĂ©fense que peut constituer la prĂ©sence de troupeaux et de pommiers» face Ă l’isolement et Ă la violence des agressions du vent et de la pluie. Le paysage de La Frontera qui se construit Ă travers les images des gares et de la campagne15 s’imprègne Ă©galement de sensations qui s’ajoutent Ă celles Ă©voquĂ©es par les strophes prĂ©cĂ©dentes. Ainsi les pommiers au parfum ineffable » Ă©tablissent un lien avec l’odeur du bois frais », le monde poussiĂ©reux [des] hangars », les caves entassant le rouge rĂ©sumĂ© / du noisetier », la robe torride de l’étĂ© », etc. 16 Voir Ă propos de ce poème l'Ă©tude de Javier Garcia Mendez, La impregnaciĂłn consonántica y acentual ... 17De la sorte, dans cette perspective autobiographique l’enfant Ă la forme pâlotte », imprĂ©gnĂ© par l’univers de La Frontera, voit le point culminant de son parcours dans ce mouvement qui va de la nature pleine de la première image du poème aux forĂŞts vides » et aux entrepĂ´ts » du dernier vers. Le train devient ainsi Ă©lĂ©ment de la mĂ©taphore complexe d’un voyage Ă la fois personnel et collectif16. Les cheminots dans La maison17 17 La casa in Pablo Neruda, Obras, cit., p. 695. 18L’image idĂ©ale de l’enfance offerte par le poème liminaire de cette section de Chant GĂ©nĂ©ral contraste avec l’évocation de La casa, la demeure oĂą Neruda vĂ©cut ses premières annĂ©es dans La Frontera. C’est ici que le rapport entre le poète et l’univers du chemin de fer se fait plus net. Dans ce texte Neruda prĂ©sente l’univers ferroviaire sous un jour complètement diffĂ©rent. La pĂ©riode et la rĂ©gion poĂ©tisĂ©es sont les mĂŞmes que celles du texte prĂ©cĂ©dent. Mais les expĂ©riences travaillĂ©es ici appartiennent Ă une autre zone de souvenirs que le poète garde en lui. Cette Ă©vocation est peuplĂ©e d’élĂ©ments naturels et humains dĂ©chaĂ®nĂ©s les vents, le froid, les coups de feu, les galopades des chevaux, d’ombres la nuit, la terre dans les tĂ©nèbres, de menaces la colère, l’abandon, les irruptions Ă©trangères au foyer, d’angoisses et de pauvretĂ©. 18 Ma maison et ses murs de planches fraĂ®ches / dont je sens encore le parfum branlante et biscorn ... Mi casa, las paredes cuya madera frescareciĂ©n cortada huele aĂşn destartaladacasa de la frontera […]18 19La maison Ă©voquĂ©e ici se transforme par le biais d’une mĂ©taphore complexe. Elle produit un transfert de sens entre la chaumière en bois et l’oiseau. La maison branlante et biscornue » est un logement fragile qui craquait Ă chaque pas, et oĂą sifflait le vent de guerre ». Cette habitation risque d’être emportĂ©e par le vent et devient l’ oiseau inconnu / aux plumes glacĂ©es sous lesquelles grandissait mon chant ». Ainsi, d’une part, la mĂ©taphore propose la fragilitĂ© du logis face Ă l’agression des Ă©lĂ©ments et, d’autre part, elle suggère le lieu oĂą l’enfant est nĂ© Ă la poĂ©sie. Plus loin, le foyer de l’enfant est l’objet de sombres comparaisons, imprĂ©gnĂ©es d’impressions nĂ©gatives. Le monde de l’enfance est assimilĂ© au monde vĂ©gĂ©tal dans une vaste comparaison oĂą la croissance des plantes et de leurs racines rejoignent l’évolution humaine, celle de l’enfant et sa famille, et s’y entrelacent. 20Quant Ă l’image du père cheminot, le plaisir lumineux des journĂ©es douces sur l’avoine » du premier poème laisse place Ă l’angoisse des nuits / colĂ©reuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». Cette image suggère la peur de l’enfant rĂ©veillĂ© au milieu de la nuit et dĂ©concertĂ© par la voix de son père se disputant avec sa femme la mamadre » au sein de la noirceur nocturne. Dans l’étouffante obscuritĂ© sans air », la terreur enfantine suscitĂ©e par les voix hargneuses des parents est multipliĂ©e par les hurlements des chiens enragĂ©s autour de la maison. Neruda renforce l’effet hyperbolique de son image lorsqu’il dĂ©tache typographiquement le passage et souligne par ce moyen la rĂ©fĂ©rence Ă cette atmosphère angoissante. En isolant et en dĂ©plaçant le mot enrarecidas », il accentue et intensifie l’effet sonore de la menace, soulignĂ©e par les allitĂ©ration en r » 19 des nuits / colĂ©reuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». en[R]a[R]ecidasnoches de cĂłle[R]a, pe[RR]os que lad[R]aban19 21C’est dans cet espace sombre et menaçant que l’image du monde ferroviaire rĂ©apparaĂ®t, expressĂ©ment Ă©noncĂ©e, une image toujours liĂ©e Ă la figure paternelle. Mais, cette fois-ci, elle se construit Ă l’opposĂ©e du père sacrĂ© qui partait vers la majestĂ© des chemins de fer » du poème liminaire. Ici, dans les vers 17-18, le poème revĂŞt la forme d’une longue et complexe interrogation qui traduit bien l’apprĂ©hension de l’enfant assistant impuissant au dĂ©part de son père vers un univers ferroviaire mal connu. 20 Avec l’aube, mon père, sur la terre entĂ©nĂ©brĂ©e, / se faufilait dans ses trains qui hurlaient. / V ... Mi padre con el alba oscurade la tierra, hacia quĂ© perdidos archipiĂ©lagosen sus trenes que aullaban se deslizĂł ?20 22Bien que l’image du père conducteur de locomotive apparaisse ici liĂ©e Ă l’aurore libĂ©ratrice des peurs nocturnes, ce qui pourrait ĂŞtre une consolation, il n’en est rien. Il s’agit bien sĂ»r ici d’une aube », mais elle s’ouvre sur une terre entĂ©nĂ©brĂ©e ». L’oxymore alba oscura » permet au poète de prolonger la noirceur de la nuit sur la naissance du jour et de l’étendre sur la terre entière. De ce fait, c’est aussi l’angoisse de l’enfant qui s’étend, obscurcissant le jour qui arrive. 23D’autre part, comme faisant Ă©cho aux chiens qui aboient dans la nuit, le train du père qui s’éloigne hurle » comme une bĂŞte en perdition dans ces matins sombres. Ce train-lĂ part vers un monde fragmentĂ© qui adopte la forme des archipels » perdus dans un vaste territoire. L’image traduit l’idĂ©e d’un rĂ©seau de chemin de fer perçu comme un ensemble de lignes qui desservent des bourgades isolĂ©es incrustĂ©es comme des Ă®les dans les Ă©normes espaces encore vierges de La Frontera. 24Puis les vers 19-22 introduisent une rupture dans la perspective du temps et du ton que le poète impose depuis le dĂ©but du texte 21 Plus tard j’ai aimĂ© l’odeur du charbon dans la fumĂ©e, / les huiles, les essieux, leur prĂ©cision g ... Más tarde amĂ© el olor del carbĂłn en el humo,los aceites, los ejes de precisiĂłn helada,y el grave tren cruzando el invierno extendidosobre la tierra, como oruga 25Interrompant donc avec ce Plus tard …» l’évocation de l’enfance tragique, le poète introduit un passĂ© plus rĂ©cent, celui de l’âge adulte oĂą il perçoit autrement le train et ses significations. Ici l’homme mĂ»r travaille ses souvenirs et nuance la perception première de l’univers ferroviaire valorisant certaines expĂ©riences plus fraĂ®ches. Ainsi, en opposition Ă ce monde de tĂ©nèbres de l’enfance, il affirme avoir aimĂ© l’odeur du charbon dans la fumĂ©e, / les huiles, les essieux, leurs prĂ©cision glacĂ©e ». Ici la progression Ă travers les Ă©lĂ©ments donne une rĂ©alitĂ© matĂ©rielle au train. On passe du plus subtil au plus solide. Ainsi l’on va de la matière gazeuse et des fines particules de charbon qu’elle contient Ă la matière liquide, grasse et onctueuse des huiles pour arriver ensuite aux parties mĂ©talliques de la machine. 26Dans ces vers l’accumulation de synecdoques proposĂ©e par les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments mĂ©caniques du chemin de fer suggère un train au sens gĂ©nĂ©ral du terme. Mais ce train quelconque laisse la place après une conjonction et » Ă un train singulier. C’est le train grave » de La Frontera, convoi humanisĂ© qui traverse l’hiver allongĂ© sur la terre ». Les touches humanisantes – le caractère grave » de ce train, la prĂ©cision glacĂ©e » des Ă©lĂ©ments de la machine et l’hiver allongĂ© » – maintiennent nĂ©anmoins le ton tragique des premiers vers de ce poème. Mais la reprĂ©sentation ne s’arrĂŞte pas lĂ , car Ă la grave humanitĂ© de l’ensemble s’ajoute la condition zoomorphique de l’ orgueilleuse chenille ». La gracieuse mĂ©taphore offre une double vision de la locomotive et de ses voitures humaines et animales Ă la fois, elles avancent et ondulent dans l’espace. L’image plaisante du poème liminaire rĂ©apparaĂ®t donc, Ă©voquant les journĂ©es douces » de l’enfance liĂ©es ici Ă cette reprĂ©sentation charmante, et Ă©tablissant un lien avec la majestĂ© de chemins de fer » du premier poème. 27Mais cette insertion dans le corps du texte d’un Ă©lĂ©ment correspondant Ă une digression affable et tendre laisse Ă nouveau place aux souvenirs angoissants de l’enfance du Moi poĂ©tique. La violence de l’arrivĂ©e d’un père envahissant le foyer est renforcĂ©e par les allitĂ©ration en R et la position, Ă©loignĂ©e de la marge, du vers 24 22 Soudain les portes ont trĂ©pidĂ©. / Voici mon père ». De p[R]onto t[R]epida[R]on las pue[R]tas». Es mi pad[R] 28Ce dernier vers, Voici mon père », constitue Ă lui seul une phrase poĂ©tique. Ce procĂ©dĂ© stylistique souligne typographiquement la prĂ©sence nĂ©gative du père cheminot comme Ă©lĂ©ment central du poème. 23 En 1963 Neruda reprend ce thème dans El padre. Ce texte s'ouvre sur une image nocturne dans laquell ... 29Ainsi l’univers du train fait irruption dans la maison Ă travers la figure paternelle23. Mais il n’arrive pas seul. Il vient entourĂ© de ses centurions », mĂ©taphore qui renvoie aux cheminots et renforce l’impression suscitĂ©e par ce père sorti de l’univers du chemin de fer. Image guerrière, elle fait Ă©cho au vent de guerre » des premiers vers. Les cheminots- centurions » sont revĂŞtus des attributs de la lĂ©gion qui conduit les trains. Les emblèmes qu’ils portent sont leurs vĂŞtements mouillĂ©s mantas mojadas ». Enfin l’eau, symbole du monde extĂ©rieur qui pĂ©nètre brusquement dans la maison, se prĂ©sente sous ses diffĂ©rents Ă©tats et, Ă l’état de vapeur, occupe une position centrale. Cette vapeur signifie la force motrice de la modernitĂ© au dĂ©but du siècle, et celle du chemin de fer dans ce cas particulier. 24 Dans ses mĂ©moires Neruda revient sur le rapport entre le train et les conditions de vie misĂ©rables ... 30Ce sont les cheminots qui vont revĂŞtir la maison d’un nouveau caractère. Ils confèrent une condition diffĂ©rente au foyer de l’enfant poète. Car la salle Ă manger se remplit d’hommes qui boivent et rapportent des rĂ©cits prononcĂ©s d’une voix enrouĂ©e. C’est lĂ que le Moi poĂ©tique entend parler pour la première fois de la douleur due Ă la misère des salariĂ©s du rail. Jusqu’alors l’enfant Ă©tait sĂ©parĂ© comme d’une barrière » de ce monde de misère24. C’est dans cette maison envahie par ces hommes dignes et durs dans leur pauvretĂ© que le jeune enfant apprend Ă connaĂ®tre les chagrins, les blessures et les souffrances du monde ouvrier pris dans la griffe minĂ©rale de la pauvretĂ© ». 31Cette expression mĂ©taphorique, la griffe minĂ©rale », qui associe deux termes appartenant Ă deux champs sĂ©mantiques diffĂ©rents qui s’excluent mutuellement, suggère le dĂ©nuement des travailleurs de l’univers ferroviaire. Ainsi, la force et la forme pointue et crochue de la griffe » Ă laquelle est accolĂ© l’adjectif minĂ©rale » matĂ©rialisent la duretĂ© de l’emprise. L’effet est saisissant car il fait naĂ®tre une impression de destin immuable. Il suggère l’extrĂŞme difficultĂ© et la violence des relations humaines dans cet espace en gestation qu’est La Frontera Ă cette Ă©poque. Ainsi le poème conduit le lecteur d’un univers intime oĂą cette symbolique du train acquiert des significations tragiques Ă un monde plus vaste, celui d’une condition sociale dramatiquement liĂ©e au chemin de fer. 32Les thèmes abordĂ©s et le temps Ă©voquĂ© font de La Frontière 1904 et de La maison des textes autobiographiques. Cependant Neruda dĂ©passe la simple circonstance personnelle. Nous nous trouvons ici aux antipodes d’une description Ă©gotiste. Le discours nerudien a le pouvoir d’aller au-delĂ , car il chante la complexitĂ© du monde. Ainsi le thème du train fait partie de cette dĂ©marche. Le train, pour Neruda, est le motif oĂą s’entrelacent des expĂ©riences diverses et contradictoires. L’image du chemin de fer qui en rĂ©sulte est riche, complexe, hautement symbolique. Haut de page Notes 1 La Frontera La Frontière est le nom de la rĂ©gion de pionniers de la forĂŞt de Malleco et de CautĂn qui autrefois sĂ©parait le territoire des Indiens mapuches et les terres occupĂ©es progressivement par les colons chiliens. 2 Pour le thème des trains de pays lointains voir Transiberiano in Las uvas y el viento 1954 et Oda a un tren en China in Navegaciones y regresos 1959 in Pablo Neruda, Obras, Buenos Aires, Losada, cinquième Ă©dition, 1993, vol. I., pp. 798-801 et vol. II, p. 799. 3 En el tren in Pablo Neruda, Cuadernos de Temuco 1919-1920, Barcelone, Seix Barral coll. “Biblioteca breve”, 1997, p. 85. 4 Puentes et Maestranzas de noche in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 52 et p. 53. 5 Panorama del Sur, Viaje, AtracciĂłn de la ciudad in Pablo Neruda, El rĂo invisible. PoesĂa y prosa de juventud, Barcelone, Seix Barral, coll. “Biblioteca breve” / “PoesĂa” n° 457, 1980, p. 192. 6 Provincia de infancia et Soledad de los pueblos in Anillos. Prosas in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 141 et 143. 7 Pablo Neruda, Canto general 1950 in Obras, cit., vol. I. Ă€ partir d’ici nous utiliserons, avec des modifications, la traduction française de Claude Couffon Chant gĂ©nĂ©ral, Paris, Gallimard, 1977. 8 La Frontera 1904, ibidem, p. 693. 9 Ce que je vis d’abord ce furent / des arbres, des ravins / dĂ©corĂ©s de fleurs belles et sauvages / un territoire humide, des forĂŞts en feu / et l’hiver en crue derrière le monde ». 10 J’eus pour enfance des souliers mouillĂ©s, des / troncs brisĂ©s / tombĂ©s dans la forĂŞt, dĂ©vorĂ©s par les lianes / et les scarabĂ©es, j’eus des journĂ©es douces sur / l’avoine […] ». 11 la barbe dorĂ©e de mon père partant / pour la majestĂ© des chemins de fer ». 12 Mon enfance parcourut les saisons avec autour de moi, / les rails, les châteaux de bois frais / et la maison sans ville, Ă peine protĂ©gĂ©e / par des troupeaux et des pommiers au parfum ineffable / je vĂ©cus, mince enfant Ă la forme pâlotte, / En m’imprĂ©gnant de forĂŞts vides et d’entrepĂ´ts ». 13 Ici notre traduction diverge de celle que C. Couffon propose pour estaciones » dans sa version du Chant gĂ©nĂ©ral, Paris, Gallimard, 1977, p 483. Couffon traduit estaciones » comme saisons ». Mais on peut dans la traduction française choisir le sens de gare » ou de saison ». 14 Ă€ propos des thèmes concernant les ponts et chaussĂ©es ouvrages d’art et le matĂ©riel roulant voir Puentes et Maestranzas de noche in Crepusculario 1920-1923, et Oda a la vieja estaciĂłn Mapocho en Santiago de Chile in Tercer libro de las odas 1957 et Sueños de trenes in Estravagario 1958 in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, pp. 52-53 et vol. II, pp. 455 et 664. 15 Le thème du voyage en train et la terre des origines revient quelques annĂ©es plus tard dans Escrito en el tren cerca de CautĂn, en 1958 et Oda a los trenes del Sur in Navegaciones y regresos 1959 in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. II, pp. 796 et 726. 16 Voir Ă propos de ce poème l'Ă©tude de Javier Garcia Mendez, La impregnaciĂłn consonántica y acentual La Frontera’ in Diez calas en el hacer de la poesĂa de Pablo Neruda. Residencia en la tierra y Canto general, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. “Mondes Hispanophones”, n° 26, 2001, pp. 182-194. 17 La casa in Pablo Neruda, Obras, cit., p. 695. 18 Ma maison et ses murs de planches fraĂ®ches / dont je sens encore le parfum branlante et biscornue / Maison de la frontière […] ». 19 des nuits / colĂ©reuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». 20 Avec l’aube, mon père, sur la terre entĂ©nĂ©brĂ©e, / se faufilait dans ses trains qui hurlaient. / Vers quels archipels oubliĂ©s ? ». 21 Plus tard j’ai aimĂ© l’odeur du charbon dans la fumĂ©e, / les huiles, les essieux, leur prĂ©cision glacĂ©e, / et le train grave traversant, orgueilleuse chenille, / l’hiver allongĂ© sur la terre ». 22 Soudain les portes ont trĂ©pidĂ©. / Voici mon père ». 23 En 1963 Neruda reprend ce thème dans El padre. Ce texte s'ouvre sur une image nocturne dans laquelle l'irruption paternelle dans la maison de l'enfance recèle une menace, la fureur contenue du chef de famille. La dimension Ă©pique de la figure paternelle est insufflĂ©e dans le texte par les Ă©lĂ©ments qui l'entourent lors de son arrivĂ©e Ă la maison familiale. L'apparition nocturne du père est annoncĂ©e par les sifflets de la locomotive, et la pluie et le vent qui ajoutent Ă l'efficacitĂ© symbolique du texte. Cf. Memorial de Isla Negra in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. II, p. 1025. voir aussi MĂ©morial de l’Ile Noire suivi de Encore, Paris, Gallimard, 1970, traduction de C. Couffon. 24 Dans ses mĂ©moires Neruda revient sur le rapport entre le train et les conditions de vie misĂ©rables du jeune poète. Cf. Las casas de pensiĂłn in Pablo Neruda, Confieso que he vivido. Memorias, Barcelone, Editorial Seix Barral, coll. “Biblioteca breve3 n° 365, 1974, pp. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Pablo Berchenko, L’univers ferroviaire dans Canto general de Pablo Neruda », Cahiers d’études romanes, 10 2004, 273-284. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Pablo Berchenko, L’univers ferroviaire dans Canto general de Pablo Neruda », Cahiers d’études romanes [En ligne], 10 2004, mis en ligne le 15 janvier 2013, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Pablo BerchenkoAix Marseille UniversitĂ©, CAER Centre Aixois d’Études Romanes, EA 854, 13090, du mĂŞme auteur Paru dans Cahiers d’études romanes, 41 2020 Paru dans Cahiers d’études romanes, 30 2015 De PĂ©rez Rosales Ă Blest Gana Paru dans Cahiers d’études romanes, 6 2001 Paru dans Cahiers d’études romanes, 17 2007 Paru dans Cahiers d’études romanes, 4 2000 Paru dans Cahiers d’études romanes, 3 1999 Tous les textes... Haut de page
Ilmeurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés. PABLO NERUDA
Neruda est un film chilien rĂ©alisĂ© par Pablo LarraĂn, prĂ©sentĂ© Ă la Quinzaine des rĂ©alisateurs au Festival de Cannes 2016. Pablo Larrain et son scĂ©nariste Guillermo Calderon se sont plongĂ©s dans les poèmes et les Ă©crits de Pablo Neruda, leur objectif Ă©tant de faire ressortir du film l’univers du poète et non pas une simple biographie. Nous sommes Ă la sortie de la seconde guerre mondiale, fascisme et communisme font rage un peu partout et au Chili particulièrement oĂą Videla, Ă©lu pourtant par des communistes comme Neruda excellentissime Luis Gnecco, alors sĂ©nateur, vire sa casaque pour mener une politique d’ultra-droite en jetant en prison des travailleurs communistes par tombereaux. Au Congrès, le sĂ©nateur Pablo Neruda critique ouvertement le Neruda est dĂ©clarĂ© traĂ®tre au rĂ©gime populiste en place. Le prĂ©sident Videla demande alors sa destitution et confie au redoutable inspecteur Ă“scar Peluchonneau le soin de procĂ©der Ă l’arrestation du poète. Il doit fuir, se cacher… Cet Ă©pisode bien rĂ©el — du moins le dĂ©but de la cavale, entre 1947 et 1949 — inspire au rĂ©alisateur Pablo LarraĂn un grand poème visuel, fait de scènes courtes, insolites, caustiques et rĂŞveuses. Dans cet anti-biopic Ă©blouissant, le cinĂ©aste dĂ©tricote tout et, d’abord, la figure du grand homme. Il s’agit moins de montrer les faits que les effets l’imaginaire de Neruda, son impact sur tout un peuple, sa puissance crĂ©atrice s’échappent, dĂ©bordent, truquent le rĂ©el, dĂ©vient la narration. Le film devient vaste et vibrant comme le Chant gĂ©nĂ©ral, que Pablo Neruda est alors en train d’écrire. A la poursuite de l’artiste, Oscar Peluchonneau , raide comme la mort, d’une sinistre drĂ´lerie, que Gael GarcĂa Bernal rend Ă la fois pathĂ©tique et inquiĂ©tant , commente en voix off l’étrange jeu de cache-cache — des coulisses du pouvoir de Santiago aux espaces infiniment blancs de la cordillère des Andes. Dans ce jeu du chat et de la souris, Neruda voit l’occasion de se rĂ©inventer et de devenir Ă la fois un symbole pour la libertĂ© et une lĂ©gende littĂ©raire… Sur ce tableau fantasque et libre d’une Ă©poque oĂą les poètes Ă©taient plus grands que la vie, oĂą ils promettaient, avec une confiance effrontĂ©e, des lendemains fraternels, plane aussi l’ombre de la dictature. Renouant avec l’histoire politique de son pays, Ă©galement tournĂ© avec le mexicain Gael Garcia Bernal Oscar Peluchonneau , Pablo LarraĂn s’attaque avec Neruda excellentissime Luis Gnecco Ă un biopic d’un genre un peu particulier, qui met en scène les deux annĂ©es prĂ©cĂ©dant son passage en Argentine puis Ă Paris. Pablo LarraĂn rĂ©ussit cette gageure d’imprimer Ă son film une certaine ambiance. Une ambiance fragmentaire, donc, tout comme la poĂ©sie de Neruda, qui voudrait, de l’aveu mĂŞme du cinĂ©aste, traduire davantage le rythme de cette poĂ©sie que la vie de Neruda lui-mĂŞme.PabloNeruda lors de la remise du prix Nobel de littĂ©rature en 1971. Le 21 octobre 1971, il a Ă©tĂ© annoncĂ© que le prix Nobel de littĂ©rature reviendrait cette annĂ©e-lĂ Ă Pablo Neruda. Quelque temps plus tard, le 10 dĂ©cembre, le poète Ă©tait en Suède pour le recevoir. Dans son discours, il raconte l’histoire de sa fuite en Argentine, en 1949, pour fuir la persĂ©cution et fait